Ce week-end, nous sommes partis sur l'ilot ronde au large de Païta.
C'est Sefo, un ami Wallis, brancardier à l'hopital, qui organisait la sortie avec ses collègues du CHT et leurs amis. Au total, nous étions 17 personnes (dont 4 kinés de St Maurice!) dont le père de Sefo, Tino, ainsi que ses deux tontons Gabi et Yves, le propriétaire du bateau.
Samedi matin, après un peu de retard et quelques ratés dans l'organisation, nous embarquons tous sur le bateau On était un peu sceptique mais 17 personnes, plus les tentes, les glacières et les bagages et bien ça rentre facile
La traversée est rapide, nous arrivons en une petite quinzaine de minutes sur l'îlot. Un paysage assez classique : mer turquoise, arbre de fer, sable fin, la Grande Terre et ses monts au loin…c'est bon de sortir de Nouméa
On débarque les affaires et direct les tontons proposent de claquer un coup d'pêche**, il faut bien trouver à manger. Cilou part bien-sûr avec eux, ainsi que d'autres personnes. Ca fait un an qu'elle attend ce moment, elle va enfin pouvoir chasser en Calédonie!
Avec Sefo, Vincent et Brice, nous partons chercher du bois pendant que les filles montent leurs tentes. Pour le bois, ce fut facile. L'ilot est petit, il y a plein de bois et Séfo, en bon wallis, abat les arbres au sabre d'abati en deux temps, trois mouvements Par contre la bache fut plus dure à monter! Au permier coup de vent, la ficelle lachait ou la bache se déchirait
Bref, après l'effort, le réconfort, une bière fraiche pour tout le monde en attendant le retour des autres.
A l'arrivée du bateau, nous allons voir le résultat de la pêche. Il y a deux dawas, deux picots kanaks, un rouget de palétuvier (en pleine mer…) et une saumonée, largement de quoi manger. Cilou est super contente même si elle n'a rien remonté. Mais elle a impressionné les tontons et le papa. C'est d'ailleurs Gabi et Tino qui ont ramené tout le poisson. On apprendra plus tard qu'ils ont participé à des compétitions d'apnée dans tout le Pacifique et qu'ils représentaient la Calédonie
Nous préparons le feu et le repas : cerf mariné (chassé il y a quelques jours sur Bourail), préparé par Séfo et sashimi de poissons frais préparé par Gabi. C'est évidemment un régal.
Nous discutons de leur coup d'pêche** et les trois compères (Yves, Gabi, et Tino) sont impressionnés par les performances aquatiques de Cilou, parce que c'est une fille et que surtout elle assure Elle a du potentiel la petite même si elle pique** trop tôt le poisson. Il faut se stabiliser puis piquer le poisson. Tino propose même de lui apprendre lors de la prochaine sortie. Elle est bien-sûr très fière et j'avoue partager un peu de cette fierté…elle trop forte ma copine
Assez discuté, il est temps d'aller baigner**. Petite partie de volley frisant le n'importe quoi, l'arbitrage d'Yves ayant quelques failles. Evidemment un gage pour les perdants : enlever son maillot dans l'eau (on n'est pas très malin quand on est en groupe mais on rigole bien ).
Je joue un peu avec Daniela, une fillete de 3 ans venue avec sa mère Gradzilla, une fille d'Ouvéa travaillant avec Cilou.
Daniela,"bébé", est toute mignonne avec un giganstesque sourire qu'elle met un peu de temps à montrer, par timidité et par méfiance. Elle a été super sage et était trop contente de baigner à la mer**. On s'est relayé pour jouer avec elle et profiter de son bateau gonflable
L'heure du diner approche. Au menu de ce soir : poulet mariné et grillade de poisson. Le soleil se couche et pas mal d'oiseaux tournent au-dessus de l'îlot, on dirait des mouettes.
La soirée s'annonce bien. Yves, Gabi et Tino sont obligés de rester diner avec nous car il faut attendre la marée montante pour repartir. Pour nous, c'est un plaisir de pouvoir les garder un peu plus longtemps et profiter de leurs histoires. D'ailleurs Tino nous raconte qu'un jour, en remontant un tazard, un blanc a foncé sur lui et lui a coupé net la palme
On discute de la culture Wallis, des anecdotes de chacun. Certains tentent de lancer des chansons (pas d'ambiance scout pour moi, merci), d'autres jouent aux cartes…bonne ambiance mais les premiers commencent à se coucher, bien qu'il ne soit qu'à peine 21h00. C'est fatiguant une journée à l'îlot**
Mais le sommeil sera dur à trouver car les oiseaux qui tournaient plus tôt, ne sont pas des mouettes mais des pétrels. Et il faut savoir que leurs cris sont très proches de ceux d'un bébé qui pleure. C'est assez désagréable et un peu effrayant. On se serait cru dans le projet blair witch! Mais ça n'a pas non plus une énorme portée, il fallait juste bien planter sa tente
La soirée se calme un peu après le départ des trois chasseurs. Nous commençons une partie de Jungle Speed pendant que d'autres tapent le carton à la belotte. Tout se passe bien lorsqu'un truc noir tombe de la bache, au milieu de nous et commencent à s'agiter dans tous les sens. Petit moment de panique pour tout le monde, c'est juste un pétrel attiré par la lumière et qui semble être encore plus paniqué que nous.
On rigole tous de cette attaque surprise de prétel et reprenons notre partie. Une petite demi-heure, nouvelle attaque dans le dos de Cilou qui pousse un joli cri et s'en sort avec une griffure dans le dos. Il faut croire que les oiseaux ne l'aiment pas trop La soirée sera donc ponctuée d'attaques de pétrels, que ce soit par les airs ou par derrière. C'est fourbe un pétrel, ça arrive sans faire de bruit dans ton dos et bam, ça panique
Nous essayons de continuer notre partie guettant une éventuelle attaque vicelarde mais profitant de notre soirée et rigolant énormément.
Nous finissons la soirée à 4 avec Brice et Sefo. Ce dernier, très zen face aux pétrels, moins face aux cris de Cilou, a attrapé un oiseau pour nous montrer d'un peu plus près la bête. C'est noir avec des pattes palmées un peu bleues…c'est pas très jolie. Gradsilla nous a dit que ça portait malheur à Ouvéa les oiseaux noirs.
Petite nuit car il fait bien chaud dans une tente, même à l'ombre! Cilou se lève avec moi et part se recoucher sur la plage : confortable et aérée. Je profite de ce petit matin (j'apprendrai plus tard qu'il était 5h30 ) pour faire le tour de l'îlot. Les pétrels ont déjà pris leur envol, la vue sur la Grande Terre avec ses monts bordant la mer est superbe! Dans l'axe du soleil levant, un îlot avec 2 cocotiers et 3 bras de fer…quel réveil!!
En revenant au campement, quelques personnes commencent à émerger. On prépare doucement le petit déjeuner et profitons de la plage.
Vers 9h00, le retour des tontons et du papa relancent la matinée. La soirée fut longue et la nuit fut courte, il faut le temps de recharger les batteries! Nous amarrons le bateau et débarquons les vivres : ils nous ont apportés des pains au chocolat, des croissants, du pain, des boissons fraiches et des nems Vraiment sympa!
Nouveau petit dej' et il est déjà temps de repartir à la pêche. Cilou, fatiguée mais toujours motivée, repart tenter sa chance et pour ma part, je choisis de rester au camp pour préparer le feu. Un peu fatigué, je n'avais pas envie de nager avec 15 mètres de fond même si j'aurai aimé les voir chasser.
Le soleil commence à taper, il faut donc souvent se mettre à l'eau dans une mer presque trop chaude, dur dur! On rigole en reparlant des attaques de pétrels et des réactions de chacun.
Petite sieste pour se remettre de tout ça puis il est temps de faire du feu pour anticiper le retour des autres!
L'arrivée du bateau est moins glorieuse que la veille, les visages sont tirés et ils font moins leur malin Yves a quand même réussi à remonter une saumonée, un beau tazard et deux picots kanaks. Tout se combine bien, le feu est quasiment prêt, le temps de nettoyer et préparer les poissons. Nouvelle grosse bouffe, poissons en salade et grillés. Petite après-midi car il faut partir avant que la marée soit trop basse! On plie le campement, on charge le matériel et on profite d'un dernier bain!
Traversée tranquille et le retour wharf** se fera sous une petite pluie. On sort le bateau de l'eau, on rigole encore en repensant aux bons moments et barrons** chacun de notre côté, un peu triste de ne pas pouvoir en profiter encore quelques jours!
Nous passons par les Fraisiers de Païta pour gouter leurs milk shakes. Ils ne sont pas mauvais et ils ont de la fraise mais ils ne valent pas ceux de St Michel, au lait de vache!
Un énorme week-end, j'ai encore des crampes aux joues C'était choc*. Séfo a super bien organisé le truc et est quelqu'un d'adorable. Son papa et ses tontons ont aussi des gens incroyables. Ils nous ont emmenés en bateau, ils ont pêché et préparé du poisson et en plus ils nous apportés le petit dej'. Et avec une telle simplicité, une telle honneteté et une telle pudeur!
Un gros merci à eux!
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